• Une maman

    Une maman

    Sur l'herbe  - Berthe Morisot 1874 - pastel sur papier

     Une maman

    Je ne vais pas ici faire un exposé sur les mamans ce serai mal venu de ma part , n'ayant pas eu d'enfant, cependant sans surprise pour personne j'en ai eu une avec qui j'ai fait un long chemin.

    Ce parcours mère fille que nous avons fait n'était absolument pas prévu au départ, ma mère étant "fille mère" avec impératif à ma naissance de laisser le fruit de sa mauvaise conduite à la charge de la société c'est à dire l'orphelinat, ce qui à l'époque début 1942 n'avait rien de rassurant pour l'avenir de l'enfant plutôt un coup de poker suivant dans quelles mains il ou elle était récupéré(e). Souvent à l'époque les orphelins très jeunes servaient de main d'œuvre dans les fermes où autre foyer, ils n'étaient pas tous considérés comme des personnes corvéables à souhait mais malheureusement  ça existait, j'en ai connu, on ne leur permettait même pas de s'instruire, ils étaient malgré tout heureux d'avoir un réduit et un "grabat" pour se coucher, j'en ai connu d'autres adoptés et  devenus enfant de la maison, heureusement petit à petit après la guerre  aux environ des années 60, peut être un peu avant je ne sais pas situer, l'adoption affective par des couples ne pouvant pas avoir d'enfant à pris un autre visage pour les enfants abandonnés, la société changeait doucement.

    En ce qui concerne mon histoire je me suis retrouvée avec 3 mères, pour aller vite en un premier  temps ma mère pour accoucher à dû faire un périple, exigé par son père et la femme de celui-ci, jusqu'au département des Vosges, la Loire fin 41 début 42 était en pays non occupé, les Vosges étaient occupées, ma mère dû traverser la ligne Maginot empruntant les monts du Jura en se cachant aidée d'un passeur et moi dans son ventre je suivais sans piper mot il va s'en dire.

    La personne qui la recueillait était une amie de la famille, sage femme directrice de la maternité d'Epinal qui a été d'un grand secours pour ma mère et moi, d'une grande humanité, elle n'avait pas l'habitude de mettre des enfants au monde pour les abandonnés, elle même n'en avait pas, cependant ma mère désemparée dès ma naissance suivit ce qui lui avait été commandé par ses parents elle m'abandonna, pas longtemps un mois, après grâce à l'aide psychologique de l'amie sage femme et le sens aigüe  de ma mère considérant que ce qui lui appartenait n'était pas pour les autres, là j'y met un peu d'humour mais "l'instinct" maternelle avait dû, tout de même, jouer, bien qu'imprévu quelques mois avant.

    Une maman

    La vie (détail) 1903 - Pabo Picasso - huile sur toile période bleue

    Je passes sur beaucoup de circonstances en reprécisant que j'ai eu 3 mères, ma mère biologique, mon arrière grand-mère maternelle qui nous avait recueillies avec mon arrière grand-père (que j'ai peu connu il est mort j'avais 6 ans) et la femme de mon père.

    Ma mère jeune femme de moins de 20 ans ne savait pas si prendre au tout début, elle s'énervait vite, plutôt dépressive à ce moment là,  mon arrière grand mère fut d'un grand secours, aimante, elle avait perdu ses deux enfants l'un à 20 ans à la guerre 14/18 et sa fille la mère de ma mère à 24 ans, mes arrières grands parents mesuraient ce que représentait l'amour filial et certainement heureux de pouvoir à nouveau le partager.

    Passant toujours les péripéties de notre vie à cette époque, mon père rentra en jeu, il avait été évincé par mes grands parents lui taisant le lieu où se trouvait ma mère.

    Il était de passage dans la région quant il avait rencontré ma mère obligé de s'arrêter, les allemands lui avait confisqué sa voiture il se rendait dans le Puy de Dômes,  les aléas d'un pays en guerre, presque un an après ma naissance il refit surface, me reconnu et j'en passe, il avait une femme que j'ai côtoyé plusieurs années mon père ayant voulu que je vive en grande parti avec eux, je ne voyais ma mère que 2 mois par an, à l'époque les avocats ne rentraient pas en jeu.

    Je m'entendis bien avec ma tante (nom que je donnais à ma belle mère) elle n'avait pas eu d'enfant, on se connu j'avais 7 ans  elle et mon père  étaient à peu près du même âge 58 ans, elle aussi en parti m'éleva et fut bienveillante avec moi.

    Donc j'ai eu 3 mères, mon arrière grand mère partie la première mais j'ai eu le temps de l'aimer et l'apprécier jusqu'à mes 21 ans, ma tante à la mort de mon père, il avait 71 ans moi 20 ans, disparue de ma vie, alors que,  l'une et l'autre nous aurions aimé continuer à nous voir, mais pour faire plaisir à ma mère j'ai coupé brutalement les ponts mes liens avec la femme de mon père la rendait malheureuse, ça n'était pas supportable, j'avais envie aussi de ne plus me confronter avec ce problème familiale qui il faut bien le dire m'avait parfois donné trop de maturité, disons alourdi mon enfance, j'avais 20 ans envie d'un peu penser à moi.

    Ma mère est partie il y a 11 ans, nous avons vécu en grande partie toutes les deux j'avais par moment plutôt l'impression que c'était ma sœur à peine 20 ans de différence, elle était jeune de caractère et physiquement,  vieillissants ensemble nous nous sommes bien entendues.

    "En écrivant j'entends la mère queue rousse ou hoche queue ma voisine qui se fait du souci pour sa couvée".

    Je souhaite bonne fête à vous toutes, mères de famille, je ne sais pas si de jeunes mères  s'aventurent sur ce blog mais j'imagine leur visage le jour de la fête des mères recevant le mot, le cadeau, disant tout l' amour de leurs enfants pour elles, elles vont soigneusement ranger ses preuves à nul autre pareil dans le tiroir aux souvenirs heureux.

    Julie Fleurie

     

    Une maman

    photo personnelle

     

    La clé

    J'ai perdu la clé du bonheur

    Comment faire pour regagner ton cœur

    Bizarre la serrure est faussée

    Tu me dis de ne pas forcer.

    Je trouve un porte clé dans ma boîte à idées.

    Les clés sont alignées, tentatrices, je suis bien décidée

    à trouver la clé du mystère qui entoure

    l'entrée de ton cœur qui pour moi est fermé à double tours.

    Julie Fleurie

    Une maman

    Le sourire du diable - Magritte 1966 - huile sur toile

     

    Les pieds

    C'est pas le pied ..! me dit-on

    Pour exprimer la déception.

    Je ne vois pas ce que le pied vient faire

    Dans cette histoire qui il est vrai à tout pour déplaire ..

    On me dit c'est une formule,

    Comme une autre pour dire que c'est nul.

    Je baisse la tête, regarde mes pieds ..

    Ils n'ont rien à dire, pas étonnant ils sont bêtes comme des pieds.

    Julie Fleurie

    Une maman

    Le modèle rouge - Magritte 1935 - huile sur toile

     

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  • Commentaires

    6
    Betty....
    Lundi 15 Août 2022 à 20:15

    Ton Histoire Julie est extrèmement touchante d'autant plus qu'elle est contée avec pudeur et élégance 

    ....Et on devine tant entre les mots

    Je reviens plus tard lire la suite de tes articles , j'apprécie leur variété 

    Bonsoir Julie des Fleurs 

    5
    Jeudi 2 Juin 2022 à 20:58

    Bonsoir Julie

    Ton texte sur "tes" mamans est remarquable. C'est un résumé bien sûr de ta vie, et on imagine qu'elle ne fut pas simple.

    Amicalement

    Pierre

     

     

     

     

     

     

    4
    Samedi 28 Mai 2022 à 20:52

    JULIE tu partages ton histoire avec tant de pudeur que j'en ai des frissons .....

    Ta maman à dû subir une grosse pression au point de la désorienter , et son jeune âge faisait qu'elle était soumise aux ordres de

    son papa mais le cœur d'une mère est plus fort que tout ceux qui veulent gérer la vie d'autrui . TU peux être fière d'elle .

     La vie de ta maman mérite d'être écrite , il y a tant de jeune femme qui ont subi la même chose et qui malheureusement ont été

    jusqu'à l'abandon de leur enfant.

    Bel hommage à tes trois mamans .

    Je te souhaite une belle soirée  et je me permets de t'embrasser .

    Bertille   

     

    3
    Vendredi 27 Mai 2022 à 09:42

    Merci de partager ton histoire avec beaucoup de pudeur et d'affection. Je devine dans les non-dits, les difficultés rencontrées des unes et des autres. La vindicte populaire est parfois cruelle. parfois ? non, elle était et reste cruelle.  

    Tu rends un merveilleux et émouvants témoignages à tes mères et  à toutes les mères. Merci Julie et bonne journée à toi

    2
    Mardi 24 Mai 2022 à 16:30
    Renée

    Merci de partager un pan de ton histoire avant tout chose.

    Ma mère ne m'as pas abandonnée mais jusqu'à 14 ans je n'ai jamais vécu avec car je suis enfant posthume et elle a du travailler donc j'étais en pensions pensionnats et autres mais une mère reste une mère et c'est irremplaçable dans le coeur d'un enfant. Bisous douce journée j'aime tes jeux de mots dans les textes suivants

    1
    Mardi 24 Mai 2022 à 09:43

    Quel que soit le parcours de chacun une maman reste une maman, son regard sur son enfant, comme le regard de l'enfant sur sa mère, est important...
    La clé des cœurs est une clé précieuse chargée du mystère de tous les cœurs pour lesquels elle seule a la voie libre...

    Bonne journée et bonne semaine !

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