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Souvenir d'enfance
J'ai 7 ans, je suis assise sur un banc devant moi une table de bois à l'ombre d'une treille.
C'est l'été tout le monde est en vacance, sur la table, étalé, des revues de mode éparpillées.
J'entends fuser des rires venant d'une fenêtre ouverte, la gaîté est au rendez-vous, faisant parfois place à la belle voix prenante et toute en nuance d'Amalia Rodriguez exprimant tout à la fois la douleur et l'imploration qu'exprime le chant d'un Fado.
Moi ciseaux en main je découpe allègrement toute une farandole de jolies mamans et leurs petites filles habillées à la dernière mode.. quand je serai grande je créerai des modèles que l'on mettra dans les magazines.
Julie Fleurie
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Ne parlons pas de toi, tu es ineffable
selon ta nature
D'autres fleurs ornent la table
que tu transfigures
On te met dans un simple vase
voici que tout change :
c'est peut-être la même phrase,
mais chanté par un ange.
Les roses Rainer Maria Rilke
Rose ma belle
ne fait pas ta rebelle
tes épines certe
sont prêtes
à me défendre
de te prendre
mais te cueillir
est un plaisir
Julie Fleurie
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Le fleuve Loire
J'approche.. et je t'entends couler comme une furie, aujourd'hui ce n'est pas la paresseuse qui flâne par chez nous presque au début de son périple avec pour but de se jeter dans les bras de l'océan, heureux celui-ci d'accueillir ton eau bienfaisante des monts d'Auvergne.
Je t’aperçois.. "mais tu as pris de l'embonpoint..!" ayant récolté des alluvions tu es recouverte d'un manteau couleur terre de sienne qui d'ailleurs se marie très bien avec les saules argentés,les peupliers, les aulnes qui bordent chez nous en apparat ton lit prestigieux.
Je te vois.. débordant de ton berceau tu as recueilli toute l'eau du ciel bu par les rivières qui, depuis le haut lieu de ta naissance, se déversent sur ton passage.
Tu n'es pas n'importe qui ma chère Loire après ton passage dans le département qui porte fièrement ton nom, tu te diriges majestueusement vers ce qu'on appel le val de Loire, lieu prestigieux ou tu te fais admirer, fine mouche, au pied des châteaux royaux qui bordent ta route, il faut dire que le tableau que vous formez toi et ces beaux monuments historiques est de première classe, leur reflet ainsi que la luminosité du ciel particulière à la région fait de toi un miroir exceptionnel.
Je ferme les yeux.. et crois entendre des vagues un peu turbulentes se jetant sur des rochers. Voudrais-tu imiter le bel Océan qui impatient attend ton arrivée?..
Julie Fleurie
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"Mon" étang et ses 4 saisons
Printemps
Ta couronne arborée se réveille, déclinaison de vert foncé à plus clair en camaïeu, les feuilles des arbres, les plantes d'eau, tout ce végétal naissant te découvre, les matins brumeux les font trembler, au fil de la journée elles se réchauffent.
Le printemps avance ta surface alors se couvre d'un tapis précieux aux couleurs d'un rose délicat nuancé, accompagné de feuilles en arabesques à la couleur vernissée, les nénuphars ouvrent leur corolle en offrande.
Les voyageurs ailés arrivent comme chaque année pour la nidification.
Le Coucou se fait entendre annonçant l'arrivée des beaux jours. Les grenouilles font un concert.
Été
Ta surface foisonne de vie, les canards Col Vert montrent leur habileté à l'envol et à l'atterrissage, les canards Souchet et Chipeau mènent leur vie de famille à l'écart de ces fous de Col Verts qu'ils jugent prétentieux, la Nette Rousse coquette compte sa petite famille qui la suit sagement, la Grèbe Huppé fièrement tel un général de l'armée mène sa progéniture tambour battant, affairée la Poule d'eau cherche quelques vers d'eau à déguster, l'Aigrette Garzette à pas comptés et gracieux d'un œil aguerri scrute le fond vaseux en quête d'un repas de choix, le Héron Cendré en maître des lieux l'air de rien surveille, il permet à son cousin le Héron Pourpré d'occuper son territoire, le héron Bihoreau perché sur une branche ayant l'air de somnoler n'en perd pas une miette.
Maître Castor n'a pas le temps il est débordé, refaire son habitat nourrir ses rejetons, il s'active.
Le Geai des chênes lance son cri d'alarme et se prépare à faire sa réserve de glands.
L'Iris d'eau colore le tableau d'un jaune ensoleillé, donnant une touche estivale de plus.
La Buse Variable, en vol plané, englobe de sa vue perçante cette vie fourmillante.
Automne
Ta ceinture arborée est toute or et nuances chaudes, le ciel a pris sa couleur "Toscane" qui met en valeur, non pas des valons et des cyprès, mais ton écrin ou il se mire et se dédouble dans un halo de douce luminosité.
Tes habitants de l'été petit à petit te quitte, ils ont repris des forces pour effectuer leur long périple.
Le lieu incite à la promenade et à la réflexion, il est plein de charme.
Hiver
Tu es en attente, rien ne bouge, tu parais inhabité, couronné de sentinelles aux branches dénudées qui veillent sur ton étendue sans remous.
Seul le Héron Cendré immobile, concentré, pêche son repas du jour. Maître Castor est invisible calfeutré dans son logis, hibernant. La Buse Variable est toujours là à la recherche de mulots et autres campagnols, te survolant, tu es sur son territoire.
En d'autre temps je t'ai vu couvert de glaçons, du temps ou les saisons respectaient leur raison d'être.
Julie Fleurie
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L'aiguière
Souvenir de la Sérénissime
voyage noyé dans la beauté
Soirée Vénitienne à trois sous les étoiles qui auréolent la cité des Doges.
Le long de la lagune,
gravée dans la pierre, images grimaçantes des figures de grotesques
à bouche grande ouverte pour recueillir les billets de délations
destinés aux représentants de la tranquillité publique
afin qu'ils puissent punir les supposés belligérants..
dans les temps anciens.
Cours d'histoire appliqué par un vénitien fier de sa cité,
heureux de nous la faire découvrir en nous confiant
que parmi ses ancêtres l'un d'entre eux avait été Doge.
Fierté de mon amie qui croyait avoir perdu de son italien
l'ayant si peu employé pendant tant d'années
lui permettant ainsi de me faire participer à cette page d'histoire
traduisant et partageant l'émotion ressentie par notre hôte amoureux
de ce lieu incomparable.
Aiguière à la forme voluptueuse
reproduction du magnifique savoir faire des Etrusques
ancêtres des Italiens du nord
Petite aiguière là dans mes mains en train de te dépoussiérer
je me suis assise pour te contempler
et rêver au pont des soupirs, au Rialto..
aux gondoliers et à ce séjour si charmant et si lointain.
Julie Fleurie
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