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Rencontres
Mésanges bleues photo Vincent Munier - L'oiseau mag
Rencontres
Aujourd'hui assise à ma table "de travail", venant de voir passer un escadron de pigeons "des villes" ils n'ont pas eu le choix, ce qui a été une bourgade où nous vivons eux et moi devient petit à petit une petite ville encore près adolescente + de 5000 habitants tout de même, la grande chance que nous avons, les pigeons et moi, à nos pieds la Loire, la campagne, des terres cultivées, nous sommes donc à moitié rats des champs et rats des villes. Ma pensée s'envole si je puis dire, vers des rencontres au gré de mes promenades sans souci de les dater, simplement résurgence de moments.
Image des pigeons dans la tête je me dis : quelle est la recherche essentielle que nous avons nous humains et les autres êtres vivants ?... nous nourrir, et procréer ....pour après en ce qui nous concerne "les humains" une fois l'estomac rempli correctement assuré et le cas échéant avoir procrée, il nous reste à réaliser ce que bon nous semble ou plutôt pour la plupart d'entre nous travailler afin de satisfaire le besoin essentiel ce nourrir, ensuite faire ce que bon nous semble, cercle vicieux.
Promeneuse solitaire me voilà sur le chemin de ceux rencontrés qui vivent à deux pas souvent des humains, des êtres croisés à la recherche de leur pitance pour eux et aussi leurs petits, ou engranger afin de prévoir des moments plus difficiles. Rencontres de ceux qui demandent rien à personne simplement qu'on ne bouscule pas trop leur habitat qui se réduit irrémédiablement, nous humains étant de plus en plus nombreux nous gagnons du terrain, c'est obligatoire, probablement que certains choix pourraient être évités.
Quelques rencontres avec ceux qui par prudence se cachent de nous ou carrément nous ignorent.
Raton laveur - internet
Tu n'as pas eu le temps de te cacher, j'ai pu admirer ta queue annelée et ton beau manteau gris brun, ta jolie tête aux yeux vifs, tu paraissais aussi gros que ma petite chienne 7 à 8 kgs environ, le lieu propice à ta nourriture ... la Loire qui se prélassait dans un de ses fameux gours (trous d'eau) et devait t'apporter la nourriture aquatique dont parait-il tu es friand, je ne sais pas si tu avais été capturé et t'étais enfui ? mais apparemment tu préférais nous éviter à notre vue tu as disparu dans une haie de buissons abondants, il était évidant que la présence d'humain et canin n'était pas un plaisir pour toi.
Huppe fasciée - L'oiseau mag
Plusieurs fois il m'a été donné de te rencontrer tout simplement dans différents jardins, pas farouche si l'on ne s'approche pas de trop près, tu continues à chercher vers et insectes, ton bec m'a toujours impressionné et ta huppe en couronne te donne un air royal, j'ai toujours pensé que l'humain ne t'impressionnai pas, que même tu lui montrais ton indifférence.
Pic noir graphisme Yann Le Bris - L'oiseau mag
Une seule fois j'ai pu te voir, assez confortablement installée lunettes d'approches collées aux yeux, ayant entendu le fameux "toc toc" je me suis précipité pour enfin t'apercevoir, tu étais assez loin mais à découvert, l'arbre dont tu t'occupais avec beaucoup de conviction était démuni de ses feuilles par ce que ayant fini ou presque son existence et peu entouré de ses congénères. Tu te doutais de rien et continuai le travail commencé, tu étais magnifique ta calotte rouge indiquait que tu étais un mâle, cherchant des insectes xylophages, ta pitance, si tu avais su que tu étais repéré tu serais parti à toute vitesse ma proximité t'aurai fortement déplu.
Héron cendré - L'oiseau mag
J'ai eu la chance de te voir tant de fois, silencieux, patient, fin observateur tu es aussi fidèle à ton lieu je te vois quant je vais sur le pont de la Loire chez moi, toute l'année seul ou accompagné de ton ou ta conjointe qui se tient un peu plus loin, l'œil aiguisé attendant le moment propice pour pécher ton repas, dans l'année aussi l'aigrette garzette a son coin à elle; personne ne se bat le garde manger Loire nourri tout le monde, tu picores aussi dans les près qui la borde, tu as une nourriture variée même des petits mammifères parait-il, ton vole est agréable à voir on sent que tu es déterminé, tu te déplaces sans faire de bruit si un pêcheur vient se mettre sur ton territoire.
Chevreuil femelle une chevrette - photo Gregory Smellinckx - L'oiseau mag
Jolie chevrette, nous nous sommes regardées et comprises je t'ai assuré du regard que je ne dirai rien et que tu pouvais étancher ta soif, ta belle robe chamois luisait sous le soleil, tes yeux très doux ne paraissaient pas trop inquiets, nous sommes reparties chacune de notre côté.
Guépier d'Europe - L'oiseau mag
Je vous ai vu une seul fois, vous étiez un groupe d'à peu près une dizaine d'individus, vous vous êtes posés comme un seul homme, peut-être arriviez vous d'Afrique du sud pour nidifier par chez nous, vous vouliez sans doute vous reposer quelques instants. Votre arrivée sur les branches de cet arbres complètement dénudé dont la cime était légèrement plus haute que moi, j'étais sur le pont donc perchée et ai vu cette nuée aux couleurs chatoyantes comme un arc en ciel, vous faites parti d'un beau souvenir pour moi, dès que j'ai bougé l'envol a été immédiat.
effraie des clochers - l'oiseau mag
Notre rencontre était un mauvais jour pour toi. Au bord de la route blessée sérieusement je t'ai recueilli, pour rapidement t'emmener au centre LPO de St Etienne qui à l'époque recevait encore les oiseaux blessés, maintenant il faut aller dans un centre bien plus loin dans les monts du Lyonnais, je salue d'ailleurs au passage le travail de sauvetage que font ces bénévoles, ils sont envahis d'oiseaux blessés. Il me semble mais je ne m'en souviens plus très bien que tu as été sauvé. J'ai eu le temps ce jour là d'admirer ton magnifique plumage et constater que tu avais une belle envergure, tu es un être particulier, très beau avec quelque chose d'irréel.
Martin pécheur - Ecopôle du Forez
Fulgurance de ta couleur bleu vert suivant les rayons solaires qui passe sous mes yeux, je sais où tu habites pas très loin de chez moi, mais je ne suis jamais arrivée à te voir tranquillement installé sur ta branche, j'admire ces photographes animalier qui captent toi et toute la faune sauvage, quel patience ils ont, leur amour de la nature est incontestable et leurs photos si belles. L'humain !... tu ne veux pas en entendre parler, en aparté je te dirai que tu as raison. Habile pêcheur toi aussi tu profites de la Loire.
Sanglier - Ecopôle du Forez
Bien sur je t'ai vu mais ne dévoilerai pas où, tu courrai pour vite pouvoir te fondre dans les fourrés, tu étais à découvert; il faut être ingénieux quant nous les humains nous te laissons peu d'endroits sauvages pour te nourrir, bien sur tu fais du dégât dans les cultures mais tu existes et a faim tes petits aussi, je crois savoir que tu es d'une grande intelligence. Le partage est compliqué avec l'homme, territoire, nourriture, tranquillité ....
Coucou gris - Ecopôle du Forez
Nous nous sommes vraiment rencontrés et presque percutés, une seule fois. Dans mes promenades au mois de Mai j'étais contente de t'entendre, le porte monnaie dans la poche pour avoir des sous toute l'année !..., donc tu es un oiseau de bonne augure, je tairai bien entendu ta mauvaise manie à squatter. Le jour de notre rencontre tu volais comme un dératé sans rien regardé, tu es passé à quelques centimètres de moi à toute allure et moi ébahie j'ai vu arriver cette grosse boule de plumes gris foncé et gris clair rayé, tu as été aussi surpris que moi et légèrement bifurqué, quelle habilité!.... Heureuse de t'avoir vu d'aussi près, rapidement, mais tout de même sachant que tu n'aimes pas te montrer j'étais ravie.... apparition magique. L'humain n'est pas ta tasse de thé.
Julie Fleurie
Un peu d'humour
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Commentaires
C'est merveilleux d'avoir encore la chance de faire de telles rencontres; comme je vis à la campagne et pars très souvent en balade, je vois très souvent tout ce petit monde qui vit dans les lieux paisibles où l'humain ne fait que passer et ne les chasse pas. Et puis il y a aussi les minuscules, ceux qui ne se voient pas au premier regard mais que l'on découvre si l'on ralentit le pas .
Bonne soirée Julie, merci d'avoir partagé ta promenade.
C'est toujours un plaisir de les voir... Je n'ai jamais eu la chance de rencontrer le coucou, pourtant il est mon voisin au printemps et je l'entends très souvent...
Et ce matin même à Feurs nous avons vu une fouine qui traversait en bordure de la zone industrielle. C'est plutôt rare d'en voir ainsi au grand jour... Nous étions en voiture, pas le temps de photographier
J'aime beaucoup ces rencontrer surprises.
J'ai beaucoup aimé la description de tes rencontres .
Pour moi c'est un réel plaisir que de pouvoir observer ces animaux dans leur environnement , qui est le mien également.
Comme nous vivons en étant entourés de champs , les animaux ne manquent pas à notre décor , pour notre plus grande joie
Hier en allant faire mes courses , ce sont deux beaux faisans qui ont traversé la petite route que j'empreinte lorsque
je fais mes balades. Ils sortaient du champ de maïs ou ils ont dû de gaver . Leurs couleurs sous le soleil étaient
resplendissantes et ma présence ne les a nullement dérangée !!!!
Par contre à mon grand regret je n'ai jamais rencontré le guêpier.
Merci pour ce bel article si bien rédigé . Je te souhaite une belle journée Julie
En dehors du Raton laveur, tous ces animaux vivent dans mon environnement, et c'est un des plaisir de mes journées que de pouvoir les admirer. Bon l'Effraie des clochers, pour le moment, je ne fais que les entendre, mais c'est déjà très agréable.
Pour les Sangliers, j'ai passé deux mois à les avoir directement sur mon terrain, et ça j'ai trouvé que c'était un peu moins drôle tant ils sont dévastateurs ;-) Là je peux dire que nous nous sommes presque percutés, en ayant trouvé un un matin juste devant ma fenêtre. A présent, ils sont retournés en forêt manger les châtaignes, et mon terrain n'est plus accessible. Cela dit, j'aime toujours les rencontrer... dehors ;-)
Merci pour ton partage bien sympa.
Bonne journée-
Mardi 12 Octobre 2021 à 09:52
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Chaque rencontre que nous offre la nature est un cadeau. Du plus petit individu, souvent si détesté, au plus gros. La vie est cadeau, et la partager est sans prix. Nous avons la chance encore dans nos campagnes de croiser certains animaux mais leur niche écologique se réduit indubitablement et les rencontres se raréfient d'années en années pour beaucoup d'espèces. Il nous reste nos souvenirs. Mais je voudrais que mes petits enfants puissent encore voir des petites oreilles remuer dans l'herbe, des petites bêtes oeuvrer dans l'herbe.
Bonne journée Julie