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Uriane et un corbeau recueilli.. photo personnelle
Uriane une chienne en "or" qui nous a sauvé la vie
Uriane a été ma première compagne canine, couleur chocolat elle était de race Field Spaniel ou Cocker Anglais. Je lui dois bien un petit moment de notoriété sur mon blog.
C'était une amie quatre pattes qui avait beaucoup de sensibilité et beaucoup d'amour pour ses maîtresses.
Par une nuit d'automne fraîche nous avions laissé mourir doucement le foyer de notre fourneau en allant nous coucher plus tôt.
Dans le courant de la nuit j'entends gémir, mon sommeil était très lourd j'avais du mal à me réveiller malgré tout je réalise que c'est Uriane qui, au pied de mon lit, lançait de petits aboiements en me regardant et voyant que je me réveillais me signifiait qu'il fallait que je descende, les chambres étaient à l'étage, je me sentais comme dans du coton et avais du mal à me lever, malgré tout bien que ne comprenant pas tout, je suivis ma chienne qui descendait les escaliers, au bas dans le couloir je vis ma mère allongée par terre évanouie, en même temps je réalisais qu'il y avait comme un brouillard, je me dépêchais d'ouvrir la porte d'entrée, ce que ma mère n'avait pas pû faire, j'allais arroser d'eau le charbon qui dégageait du gaz carbonique, ma mère revint à elle, notre chienne nous avait sauvé la vie.
Une autre fois l'une de nous deux fit une hémorragie nous n'avions pas encore le téléphone, pour appeler le docteur il fallait aller dans une cabine téléphonique pas très loin, Uriane sentit ce jour là que l'angoisse c'était installée, elle se mit à hurler à la mort, dans ses quatorze années de vie ce fut la seule fois ou elle se manifesta ainsi.
Uriane - photo personnelle
Elle était très obéissante, sur la photo ci-dessus on la voit en compagnie d'un corbeau aux ailes coupées, bien que n'ayant jamais chassée son instinct lui faisait courir après tout ce qui était fait de plumes, il fallait d'ailleurs que je sois attentive si nous passions près d'une ferme et qu'il y ai des poules vagabondes, nous aurions souvent eu du poulet rôti à manger. Ce corbeau avait eu les ailes coupées pour qu'il ne vola pas, un voisin pour faire plaisir à son petit garçon avait trouvé ingénieux ce procédé, le soir il le laissait dehors dans un jardin clos, ce pauvre corbeau venait vers moi les jours de la semaine où pour mon travail j'étais dans cet immeuble au rez de chaussée avec ce même jardin clos, il avait pris l'habitude de venir manger un peu et me tenir compagnie, Uriane pour me faire plaisir l'acceptait à son corps défendant mais ne l'a jamais touché elle le laissait même manger dans son assiette. Par contre ce pauvre corbeau est mort tué par un chien, le monsieur en question voyant que son fils ne s'intéressait plus au corbeau il le donna dans une ferme, le corbeau n'ayant pas peur des chiens s'est fait tuer, de toute façon il ne pouvait pas voler. Quant je l'ai su cela me fit beaucoup de peine et me sentis un peu coupable.
Julie Fleurie
Uriane - pastel de J.bourganelle
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Le collier rouge (extrait) de Jean Christophe Rufin
A une heure de l'après-midi, avec la chaleur qui écrasait la ville, les hurlements du chien étaient insupportables. Il était là depuis deux jours, sur la place Michelet, et depuis deux jours il aboyait. C'était un gros chien marron à poils courts, sans collier, avec une oreille déchirée. Il jappait méthodiquement, une fois toutes les trois secondes à peu près , d'une voix grave qui rendait fou.........
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Dans une petite ville du Berry, écrasé par la chaleur de l'été, en 1919, un héros de la guerre est retenu prisonnier au fond d'une caserne déserte.
Devant la porte, son chien tout cabossé aboie jour et nuit.
Non loin de là, dans la campagne une jeune femme usée par le travail de la terre, trop instruite cependant pour être une simple paysanne, attend et espère.
Le juge qui arrive pour démêler cette affaire est un aristocrate dont la guerre a fait vaciller les principes.
Trois personnages et, au milieu d'eux, un chien, qui détient la clef du drame..
Être loyal à ses amis, se battre pour ceux qu'on aime, est une qualité que nous partageons avec les bêtes. Le propre de l'être humain n'est-il pas d'aller au-delà et de pouvoir aussi reconnaître le frère en celui qui vous combat?.
Plein de poésie et de vie, ce court récit, d'une fulgurante simplicité, est aussi un grand roman sur la fidélité.
Résumé au dos du livre, édition Gallimard.
Madeleine Lemaire - aquarelle - 1889
Le chien Gaston sur un tapis persan
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Aphrodite huile sur toile vers 1893 - Adolf Hirémy-Hirsche
Le Hasard
Je suis une enfant du hasard
On dit que le hasard
Fait bien les choses
Peut-être est-ce vrai, d'ailleurs j'ose
Dire que je ne suis tout de même
pas mécontente d'avoir, sans trop de dilemmes,
Visité cette planète,
Bien sur, tout n'y est pas net.
Il y a cependant des moments
Qui valent, je ne ment aucunement,
Le coup d'êtres vécus,
J'en suis convaincue, aussi je vécue
Sans me sentir étrangère
Sur cette boule bleue qu'on appelle terre, que gère
La lune, le soleil dans une atmosphère
Qui sans nul doute n'a pas sa pareille,
Donc je suis née, je vie, je mourrai sur cette sphère.
Je me dis que la terre peut-être merveille.
Julie Fleurie
Sara avec son chien - pastel vers 1901 - Mary Cassatt
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Portrait intérieur
Ce ne sont pas des souvenirs
qui, en moi, t'entretiennent;
tu n'es pas non plus mienne
par la force d'un beau désir.
ce qui te rend présente,
c'est le détour ardent
qu'une tendresse lente
décrit dans mon propre sang.
Je suis sans besoin
de te voir apparaître;
il m'a suffi de naître
pour te perdre un peu moins.
Comment encore reconnaître
ce que la douce vie?
En contemplant peut-être
dans ma paume l'imagerie
de ces lignes et de ces rides
que l'on entretient
en fermant sur le vide
cette main de rien.
Rainer Maria Rilke
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Voie lactée (extrait)
Voie lactée ô sœur lumineuse
Des blancs ruisseaux de Chanaan
Et des cœurs blancs des amoureuses
Nageurs morts suivrons-nous d'ahan
Ton cours vers d'autres nébuleuses
Les démons du hasard selon
Le chant du firmament nous mènent
A sons perdus leurs violons
Font danser notre race humaine
Sur la descente à reculons
Destins destins impénétrables
Rois secoués par la folie
Et ces grelottantes étoiles
De fausses femmes dans vos lits
Aux déserts que l'histoire accable.
Apollinaire (extrait recueil Alcools)
Du silence pastel 1890 - Fernand Knopll
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Le visage dans tous ses états
Mademoiselle Samary - Pierre Auguste Renoir 1877
Visage
Paysage
Voyage
Le Caravage détails d'œuvres de 1594 à 1619
(ouvrage AIMER VOIR de Hector Obalk édition Hazan)
Paysage
Le visage est un paysage que l'on peu quelquefois déchiffrer à livre ouvert, tristesse, bonheur, joie, colère ... le temps aussi y est imprimé et y laisse des traces, il le ravine, la jeunesse au contraire s'y inscrit de façon éclatante. Le visage aimé est celui que l'on visite avec le plus d'attention possible, on se pose la question "en fais-je une bonne lecture?". Quelquefois le livre se referme et refuse de s'ouvrir.
Carte postale des années 1940
Voyage
Le visage est un voyage dans le temps, dans toutes les cultures, de tous les continents.
Jeune femme aborigène en Australie
Visages de toutes les couleurs qui quelquefois marquent une histoire géographique du monde, heureuse ou malheureuse, indélébile.
Paul Gauguin la femme au mango 1892
Visage, paysage, voyage
Voyage dans l'histoire
Portrait de Gengis Khan. Musé de Taipeh, Formose
Il vécu de 1167 à 1227 , il fit exécuter, de son vivant ,ce portrait que l'on peut croire ressemblant.
(les trésors de la chine impériale - Raymonde de Gans - éditions de Crémilles)
Visages de pierre, de marbre, de bois, de terre cuite, de bronze, tant et tant de matériaux dont les artistes se sont servis pour explorer ce paysage pour en extraire ses mystères.
Alberto Giacometti - tête d'Isabelle - 1936
Coll. Fondation Giacometti, Paris
Amédéo Modigliani - tête de femme 1913
Musée National d'art moderne -Paris
Le visage quelquefois porte un masque et l'on voit quelqu'un que l'on ne reconnaît pas.
Masque Africain - Maître de Bouaflé
Masque Guro début xxe en bois collection particulière (Beaux-Arts hors série)
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éventail fin XVIIIIe ivoire et dentelle
L'éventail (petit conte)
Une jeune fille de notre siècle, rêveuse sans doute, venant de lire le journal intime de son arrière grand-mère à elle confié par sa grand-mère, qui ne l'avait jamais ouvert peut-être par pudeur vis à vis de sa propre mère.
Appelons la : Lola ce mis dans la tête de chercher un certain éventail mentionné souvent pendant les jeunes années de sa bisaïeule. Cet accessoire tenait, selon les mots confiés au journal, une place privilégiée dans le tourbillon de cette jeunesse privilégiée, il paraissait avoir été le compagnon de grands moments de bonheur, au théâtre, dans certaines soirées mondaines, servant à aider des échanges de mots doux qui ne pouvaient que ce murmurer à l'oreille, hors de la vue d'indiscrets, il avait aussi caché certaines rougeurs venues rosir les joues de l'audacieuse.
Cet éventail semblait précieux mais aucune description était faite, ce qui activa la curiosité de Lola, elle était sur qu'il n'était pas perdu.
Dans le salon de Madeleine Lemaire partie d'un tableau peint par Pierre Georges Jeanniot 1891
Lola demanda à sa grand mère la permission d'aller au grenier, il tenait un grand espace dans la maison de famille que celle-ci occupait depuis toujours.
Arrivée dans les combles elle se rendit compte que la recherche ne serai pas facile. Aux files des années et des habitants beaucoup de choses avaient été accumulées, meubles de toutes époques, sièges, bibliothèque avec de vieux livres reçus pour certains par ses ancêtres comme prix à l'école, celle-ci aimant lire fit de longues stations feuilletant ça et là de vieilles éditions de jeunesses, elle fit donc plusieurs incursions dans ce galeta qui nourrissait son imagination.
Enfin un jour elle arriva devant une belle commode ancienne qui lui barra la route, elle comportait trois rangs de tiroirs sur la première partie trois tiroirs, deux grands et un petit au milieu elle sentie que peut-être elle arrivait enfin à son but, elle ouvrit les deux plus grands.. rien,.. de la poussière, le petit l'attendait elle l'ouvrit et là se trouvait une paire de jumelle de théâtre, un éventail blanc à lames d'ivoire garni de dentelle et un portrait de jeune fille fin XVIIIIe la fixant du regard, le bas du visage caché par un bel éventail blanc ivoire et dentelle.
Julie Fleurie
Au bal - Berthe Morisot 1875
Eventail
Ô rêveuse, pour que je plonge
Au pur délice sans chemin,
Sache, par un subtil mensonge,
Garder mon aile dans ta main.
Une fraîcheur de crépuscule
Te vient à chaque battement
Dont le coup prisonnier recule
L'horizon délicatement.
Vertige ! Voici que frissonne
L'espace comme un grand baiser
Qui fou de naître pour personne,
Ne peut jaillir ni s'apaiser.
Sens-tu le paradis farouche
Ainsi qu'un rire enseveli
Se couler du coin de ta bouche
Au fond de l'unanime pli !
Le sceptre des rivages roses
Stagnants sur les soirs d'or, ce l'est,
Ce blanc vol fermé que tu poses
Contre le feu d'un bracelet.
Stéphane Mallarmé
Projet d'éventail de Jacques Emile Blanche portrait de Louise Baignères 1885
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Miroir et support en bronze Gréce antique.. bronze poli formant ainsi une surface grossièrement réfléchissante.
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La Beauté
Je suis belle, ô mortels! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Eternel et muet ainsi que la matière.
Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toute choses belles :
Me yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles!.
Extrait de : La beauté - Les fleurs du mal - Baudelaire
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Miroir mon beau miroir
Miroir que tu sois de bronze, de cristal
de glace, ou d'eau tu nous attires,
jeune, vieux, apollon, sylphide, bancal
devant toi l'on se mire.
Devant la psyché 1890 - Berthe Morisot
En attente de ton verdict
on se tourne, de face, de côté
quant l'on est jeune tu nous dicte
les impératifs pour être en beauté.
La japonaise à Paris 1886 - Madeleine Lemaire (1845-1928)
Quant l'on est au milieu de notre vie
on est encore à te demander ton avis.
Salvador Dali de dos peignant Gala de dos vers 1972-1973 inachevé huile sur toile
Quant l'on a pris des décennies
on se regarde, on ne se reconnaît pas, on te renie.
Julie Fleurie
Illustration 1910 - chez une grande modiste de l'époque " chez Georgette"
Un peu d'humour à la Kiraz
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